La vocation de Matthieu: appel général aux losers, rejetés et super-nuls
Mt 9, 9-13 Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom
de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il
lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains
et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant
cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître
mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien
portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce
que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non
les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les
pécheurs. »
C’est énervant à la fin tous ces disciples du Christ qui le suivent sans poser de questions ! Mince à la fin ! Prenez Zachée par exemple « descends de ton arbre, je viens dîner chez toi ! » ou Pierre et son frère André :« suivez moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » Et là, Matthieu à qui il dit aussi « suis-moi ». Et à chaque fois, ces hommes et femmes ne posent pas de questions : ils le suivent ! Je suis à chaque fois surprise de voir la spontanéité de ces hommes à tout lâcher. D’un côté rationnel cela me semble profondément stupide car même ceux qui embrassent une vocation particulière dans l’Eglise comme prêtres ou religieuses ou diacres ont des délais de 3-5 ans avant de prononcer des vœux définitifs. Mais une fois que l’on dépasse le côté rationnel, on peut voir dans ce « tout lâcher » la confiance inconditionnelle que l’on met en Dieu. Qu’est ce que je lâche pour Dieu ? Qu’est-ce qu’Il me fait lâcher pour entrer dans une certaine sainteté ? Car c’est bien de cela dont il s’agit. Par ailleurs, à chaque fois, ce ne sont pas les « appelés » qui cherchent Jésus dans les Evangiles et le trouvent, mais bien Jésus qui vient vers eux en premier. C’est lui qui les cherche (quels qu’ils soient, dans leur métier, leur condition, leurs soucis, leurs manquements) et leur tend la main.
Ce qui est fabuleux en plus dans cet appel de Matthieu et souvent des autres disciples, et in fine, nous, c’est que ce sont des losers, des rejetés, des petits qui sont appelés. Dieu ne propose pas la sainteté qu’aux déjà « propres-nets » et bien pensants, bien pratiquants. Il la propose aux plus pécheurs finalement. Souvent dans les églises, je vois des personnes qui ne vont plus communier par exemple parce qu’elles se disent que vu que ça fait longtemps qu’elles n’ont pas mis les pieds à l’église et, pire, ne se sont pas confessées (ahhhh la sacro-sainte « confession » !!!! Vade retro !); elles se s’estiment pas dignes de cette rencontre avec Dieu. Mais non ! Bien sûr que non ! Si Jésus nous appelle et vient nous chercher c’est pas pour encore plus nous accabler « décidément, vous êtes vraiment des supers nuls et supers pécheurs » mais bien au contraire pour nous dire « ok, je sais que des fois vous êtes supers nuls, mais c’est pas dramatique, ensemble on va grandir parce que je vous aime quand même ». Dieu ne cherche pas des parfaits, il cherche des personnes qui sont prêtes à se retourner le cœur, à se convertir. Quand je parle de conversion ici je ne parle pas d’adhésion à la religion chrétienne ou autre, je parle vraiment de changement de cœur….pour répondre à un appel. Car c’est bien Jésus qui vient vers nous en premier.